Histoire

Andrew Taylor Still, le père de l’ostéopathie, est né en 1828 près de Jonesboro, Lee County, en Virginie, dans la région de “Blue Ridge Mountain”, qui est décrite à l’époque comme étant « hors des sentiers battus » de la civilisation.

Son père, Abram Still, était un prédicateur méthodiste qui allait à cheval de place en place prêcher la Bible. En 1837, lors d’un rassemblement méthodiste, on désigne Abram Still comme missionnaire au Missouri. Il faut mentionner que les missionnaires de ce temps étaient perçus comme des médecins qui voyaient au bien de l’âme et du corps du peuple. À ce sujet, sa femme, malgré les déménagements qu’ils avaient à faire, est désireuse d’avoir des enfants forts et éduqués. Elle décide d’envoyer son petit Andrew dans une famille presbytérienne, là où il serait bien pris en charge avec une bonne éducation et avec des règles fermes.

Andrew grandit en aspirant à suivre les traces de son père. Ainsi, au début de la vingtaine, il décide de poursuivre ses études au Collège de Médecine de Kansas City. C’est après ses études qu’il rejoint son père et son frère aîné pour pratiquer avec eux.

En 1855, le docteur Still pratique dans tout le territoire du Kansas pendant la guerre civile. Il exprime ses croyances en la liberté pour l’humanité, quelle que soit la couleur de peau. Il s’emploie à aider l’humanité comme chirurgien de l’armée, médecin et ingénieur du corps humain (il replaçait les os déplacés). Il aidait les gens désespérés et affamés en exerçant une aide-humanitaire sans limites. Il était un combattant dans tous les sens du mot ; sur la ligne de front, il se souciait de son prochain. En 1857, le docteur Still se joint à la première législature du Kansas. Alors qu’il est marié et père de famille, il s’installe dans une ferme et continue de pratiquer la médecine.

Il a aussi vécu de tristes épreuves familiales dues à la maladie.

Le docteur Still est aussi qualifié de naturaliste pour sa connaissance des plantes et des herbes et leurs propriétés médicinales. Il est décrit comme un homme qui « témoigna sa foi à toute chose simple ». Andrew Taylor Still avait une forte conviction que ce n’était pas assez de soulager la douleur ou de seulement chercher à guérir. Il se souciait surtout du «pourquoi », pour cibler la cause de la maladie. Il ne voulait pas apprivoiser la maladie et la prendre comme un fait de la vie, mais bien trouver les causes des symptômes.

“Laisser un homme violer les lois de la nature, être sous-alimenté, suralimenté, dérangé mentalement, ou laisser la pression de l’os jouer sur les artères, perturbant ainsi la circulation, ou la pression des os sur le nerf, et cet individu peut avoir une ou une douzaine de soi-disant maladies.”

DR. Andrew Taylor Still (Hubbard, p.14)

De 1860 à 1874, tout en enseignant, il continuait à étudier, à faire des recherches, à suivre son intuition et ses croyances pour finalement mettre au jour le 22 juin 1874, sa thèse qui donna naissance à la science de l’ostéopathie. Le docteur Still a fait preuve d’un grand courage et d’une forte détermination pour continuer d’avancer à contre – courant de la majorité de ses collègues et de la pratique de la médecine. Toutefois, si on examine bien ses origines et les influences présentes dès son jeune âge, on pourrait facilement imaginer qu’il était issu d’une lignée particulière et très rigoureuse. Il possédait en lui la réflexion profonde et la compréhension. Son apprentissage lui a permis d’établir des liens entre les symptômes et l’organisme qu’il comparait souvent à une machine humaine. Il ne se gênait pas pour exprimer son désaccord avec les drogues et il était souvent déclaré fanatique, obsédé et même rebelle !

Le docteur Still était connu comme un médecin qui prenait le temps d’expliquer ce qu’il comprenait des symptômes et du processus de la guérison ; il était minutieux et attentif afin d’établir une relation de confiance avec ses patients, bref il s’adressait à la personne et non à la maladie… Il croyait beaucoup en l’influence de la pensée et de l’esprit sur la matière.

“Lorsque l’esprit quitte le corps, il est mort, mais tant que l’esprit habite sa maison d’argile, il est plus ou moins maître. L’esprit est roi. »

Dr Andrew Taylor Still

Le docteur Still n’aimait pas l’influence de la médecine médiévale dans les manuels de médecine. Nous avons appris de Andrew Taylor Still que le patient avait besoin de lui exprimer ses symptômes, l’expression d’un malaise, ce qui lui donnait le rôle de  “Father Confessor of the Stricken”. Ce qui veut dire qu’il pouvait observer un changement chez le patient qui lui témoignait une confiance envers le traitement.  Il parvenait ainsi à palper et à manipuler les structures qui comprimaient la circulation artérielle, veineuse, et nerveuse, et le relâchement entraînait un soulagement de la douleur.

“Et les patients sont venus à lui dans des wagons, sur des brancards, clopinant sur des béquilles et des cannes, et des milliers d’entre eux ont quitté leurs béquilles et leurs cannes empilées sur son terrain ».

En 1892,  Andrew Taylor Still fonda la première école d’ostéopathie à Kirksville, Missouri, The American School of Osteopathy. À ce moment-là, il était encore un agriculteur et un médecin. Il était un homme en avance sur son époque.  Il avait compris l’importance de voir le patient dans sa totalité, de constamment se ressourcer dans l’anatomie et la physiologie du corps humain et de s’attarder, comme un ingénieur, à voir les dysfonctions plutôt que de se consacrer uniquement aux symptômes. Il se concentra sur cette technique en y ajoutant les fondations de l’ostéopathie qui incitent l’équilibre dynamique des structures et de la fonction naturelle du corps humain. La première charte de l’American School of Osteopathy a été enregistrée le 10 mai 1892.

William Garner Sutherland, un étudiant de Andrew Taylor Still, a aussi eu une grande part dans l’ostéopathie crânienne et l’unité fonctionnelle cranio-sacrée.  Plusieurs ostéopathes forment la grande famille de l’ostéopathie, entre autres, Rollin Becker, Thomas Schooley, Ann Wales, Viola Frymann et Harold I. Magoun, Dr John Martin Littlejohn et plusieurs autres nous ont enrichis aussi de leur travail et de leurs expériences.

Un ostéopathe « ne guérit » pas les gens, mais il tend à amener la personne dans un équilibre ou son propre organisme peut retrouver un maximum de santé.

Dr Andrew Taylor Still (Hubbard, p. 25)

Information tirée de:
“A Little Journey To The Home Of Andrew Taylor Still” par Elbert Hubbard, 1906